2Tm 1, 8b-10 Le suivre plus près…
Pour une gloire toujours plus grande de Dieu (newsletter de 2e dimanche de carême, année A)
Pour une gloire toujours plus grande de Dieu,
prenons le chemin de Jésus…
Mt 5, 43-48 Se mettre à l’école de Dieu, par où commencer ?
Samedi (1ère semaine de carême)
Matthieu 5, 43-48 Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Etre les fils, les enfants de notre père… Cela veut dire épouser sa manière d’être et de faire. Dieu le Père est le Père de tous, il considère tous les hommes sans distinction. Il veut le salut de tous, le cheminement de tous, il donne à tous, il a appelé chacun à l’existence. Il sert chacun avec bonté et humilité… Et c’est bien en cela que Dieu est l’unique. Le premier point pour nous est certainement de nous laisser toucher par cette vérité de Dieu. Dieu aime tous les hommes, il veut l’existence de chaque homme. Cette prière bien connue le redit justement…
Seigneur, dans le silence de ce jour naissant je viens te demander la paix, la sagesse, la force.
Je veux regarder aujourd'hui le monde avec des yeux remplis d'amour, être patient, compréhensif, doux et sage.
Voir au-delà des apparences tes enfants comme Tu les vois Toi-même et ainsi ne voir que le bien en chacun.
Ferme mes oreilles à toute calomnie, garde ma langue de toute malveillance, que seules les pensées qui bénissent demeurent en mon esprit.
Que je sois si bienveillant et si joyeux que tous ceux qui m'approchent sentent Ta présence.
Revêts-moi de ta bonté, Seigneur, et qu'au long de ce jour je Te révèle.
L’enjeu en chacune de nos vies est de nous ouvrir à la bonté, la bonté est la grande caractéristique de Dieu, la bonté est ce qui permet la croissance de chacun, Dieu seul est bon dit Jésus et Dieu nous donne de sa bonté… N’ayons de cesse de demander cela à notre Père, de nous adresser à Lui pour le lui demander sans cesse…
Forts de ce point de vue, nous pouvons comprendre alors combien nous sommes appelés à entrer dans les mœurs de Dieu et ainsi nous mettre à pardonner chacun. Cette énergie accumulée nous aide à vivre ce saut. Nous sommes branchés sur sa prodigieuse générosité d’être, nous n’avons de cesse de recevoir sa bonté en nous, qu’elle nous traverse, qu’elle rejoigne les autres, que nous recevions aussi de nos frères des signes de sa bonté. Là est le chemin de la vie, de la vie pour tous…
Réalisons que l’ouverture à tous est notre marque, notre manière de manifester que nous sommes bien les enfants de Dieu… Tout rétrécissement est signe que nous manquons… Soyons fiers d’être chrétiens, laissons la Bonté de Dieu nous habiter…
père Jean-Luc Fabre
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Lc 6, 36-38 Accéder au projet ultime de Dieu
Lundi (2ème semaine du temps de Carême)
Luc 6, 36-38
Jésus disait à la foule : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »
La rose ne cesse de s’échanger entre les deux, ce qui est à moi est à toi…
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » Ce discours du Seigneur dégage une attitude de bienveillance, de générosité pour chacun. C’est bien la texture du discours. Cette attitude a un retentissement positif sur notre vie, nous le concevons bien. Nous y sommes encouragés à rechercher un comportement réciproque. Il nous sera fait en fonction de notre propre comportement. Cela a le relent des conseils de la sagesse des nations, même si la source en est biblique : "Puisqu'ils sèment le vent, ils moissonneront la tempête". Osée 8, 7… Nous pouvons envisager l’équilibre de nos comptes et de notre existence. Mais la pointe n’est pas là. La véritable pointe est bien d’être comme notre Père. Voilà l’enjeu véritable de cet appel du Seigneur : imiter les mœurs de notre Dieu… Entrer dans sa manière d’être. Pour cela nous devons voir le monde, les relations entre personnes, nos propres relations autrement…
« Une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante » Et si la vie était une ouverture, un don, un don qui ne cesse de nous être fait ?… Tout changerait lorsque nous ne chercherions plus à bâtir sur ce que nous avons, sur notre capital mais à distribuer ce qui est entre nos mains, comme offert… Nous entrons dans une nouvelle économie qui s’en trouve bâtie, qui mène sur un chemin radicalement inédit. Le terme n’en serait pas une série de tours individuelles mais un ensemble en rapports incorporants. Je m’enrichis à la mesure même que je donne, car je reçois de celui à qui je donne… Je découvre que je ne vis pas sur moi, mais que je suis membre d’un corps plus vaste qui ne cesse de m’irriguer, de me nourrir, de me stimuler. Je suis à la fois plus pauvre et plus riche…
« La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous » Dès lors, si je deviens un autre dans et par la relation qui est à la source de mon être, si un autre chemin s’ouvre à moi, par où le prendre, par où commencer ? Pour entrer dans cette nouvelle attitude, cette nouvelle manière d’être… reconnaître ce qui est, recevoir mon existence comme un don qui m’est fait, prendre le temps de remercier pour cette vie que je reçois, entrer et entrer de nouveau dans l’émerveillement… Ne pas être que dans le faire, mais prendre le temps de recevoir mes jours…
père Jean-Luc Fabre
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Prière universelle du 3e dimanche de Carême, année A, 23 mars 2014
Nous sommes aux premiers jours du printemps, nous espérons avoir un plein beau temps, maintenant. Quant au temps liturgique, l’évangile nous fait comprendre que le Seigneur attend chacun de nous en plein soleil, à côté d’une source d’eau comme il a, jadis, attendu la samaritaine au bord du puits. Tournons notre cœur vers lui, pour lui confier notre monde, assoiffé de vie et d’amour :
R/ Seigneur, source vive, arrose nos déserts
Donne-moi à boire (Jn 4, 3c) : Seigneur, ouvre notre cœur et nos oreilles pour entendre ton appel ! Aide-nous à répondre aux besoins de nos sœurs et de nos frères qui sont pris dans des difficultés de tout genre ! Que chacun prenne un peu de temps chaque jour pour apprendre à écouter ta parole afin de la mettre en pratique comme tu le souhaites ! R/
Si tu savais le don de Dieu (Jn 4, 10a) : Seigneur, nous te rendons grâce pour la présence des catéchumènes ! Que les ministres de l’Evangile ainsi que tous les autres fidèles aident ceux qui te cherchent en vérité à découvrir ta présence, tout spécialement au sein de la vie liturgique de chaque communauté chrétienne ! R/
Moi qui te parle, je le suis. (Jn 4, 26) : Seigneur, accompagne toujours chacun des pas de notre Saint Père François sur les chemins difficiles de l’évangélisation ! Tout le monde attend les décisions que va prendre l’Eglise sur des sujets difficiles, concernant aussi bien la manière de vivre en société que celle de faire du Vatican : que la vigilance, la persévérance, la patience règnent dans le cœur de chaque baptisé, du plus modeste des croyants aux pasteurs les plus influents, afin que passe ton amour miséricordieux dans la vie de tout homme !
Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. (Jn 4, 34) : Seigneur, regarde notre monde qui est prêt à tout pour se nourrir et pour se reproduire ! Avec la Samaritaine, nous prions tout spécialement pour chaque femme de notre terre : qu’elle puisse te rencontrer et te glorifier à travers toutes les circonstances de sa vie quotidienne !
Seigneur, Dieu d’amour, reçois nos prières. Que chaque chrétien découvre vraiment l’importance et la nécessité de puiser à la source d’eau vive dans les sacrements, tout spécialement celui de l’Eucharistie et celui de la réconciliation ! Que l’eau régénératrice et nourricière, celle de ton amour, coule en tout être humain et qu’elle lui donne vie en ton nom, toi qui nous aime maintenant et à jamais. Amen.
Jardinier de Dieu
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Jn 4, 5-42 Le progrès en moi est lié à celui en l’autre…
Les lectures de la messe du 3ème dimanche du temps de carême A (23 mars 2014)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 4 5 42.
Jésus arrivait à une ville de Samarie appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.) Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. » Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n'ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari : là, tu dis vrai. » La femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. » Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que demandes-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? » La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus. Pendant ce temps, les disciples l'appelaient : « Rabbi, viens manger. » Mais il répondit : « Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas. » Les disciples se demandaient : « Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur. Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne. 'Je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux. » Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m'a dit tout ce que j'ai fait. » Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : « Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde. »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Source de la photo : http://blogcopte.fr/wp-content/uploads/jesus_samaritaine_guercino-936b6.jpg
Qu’est-ce qui fait pour tout être humain sa véritable nourriture ? Ce passage d’Evangile nous le rappelle : la vérité de la relation. C’est vrai aussi bien pour la Samaritaine que pour Jésus. De fait, un parallèle strict peut être établi entre eux deux, même si chacun vit cette relation selon sa propre condition.
La reconnaissance qui se vit entre eux dans cette relation les marquent : « Je n'ai pas de mari. » peut dire la Samaritaine. De là, elle s’ouvre à un questionnement plus profond « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi… ». Il est donné à Jésus de pouvoir énoncer son identité messianique : « Moi qui te parle, je le suis. ». Jésus peut en dire les effets sur lui : « Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les autres reconnaissent que quelque chose s’est passé entre eux deux qui a transformé chacun d’eux. Il en est ainsi aussi bien pour les concitoyens de la Samaritaine « Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus ». Ils obtempèrent à la demande de cette femme pourtant exclue. Pour les disciples de Jésus, il en est de même. « Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : ’Que demandes-tu ?’ ou : ‘Pourquoi parles-tu avec elle ?’ ». Ce silence marque la perception d’une nouveauté qu’ils respectent.
Cette reconnaissance ouvre également les deux, la Samaritaine et Jésus, à une rencontre plus ouverte des autres. La Samaritaine va vers les gens de son village : « La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : ‘ Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? ’ », Jésus se retourne vers ses disciples pour leur donner de percevoir l’intensité de son désir. « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre ».
L’Esprit, en tout cela, signe son action souveraine. « Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer ». Action qui authentifie la mission du Fils : « nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde ». Action qui libère la créature : « Il m'a dit tout ce que j'ai fait. ».
Ce qui se vit en cette scène peut se revivre en nos propres vies. Aller vers le Mystère de Dieu donne à chacun d’aller du même mouvement vers lui-même et vers les autres, ses frères. Le progrès en moi est lié irrémédiablement à celui en l’autre.
Mt 23, 1-12 Pour agir en toute justice, le Christ nous appelle à nous situer et à nous nommer justement entre nous ...
Mardi (2ème semaine de Carême)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 23,1-12.
Jésus déclarait à la foule et à ses disciples : Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ; ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé.
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Nous sommes toujours à Jérusalem, dans cette atmosphère lourde de conflits entre Jésus et les scribes, les Pharisiens. Jésus sait qu’il va à sa Passion, que ses disciples seront bientôt seuls, qu’un style de vie doit se constituer entre eux pour qu’ils puissent, durablement et intelligemment, être fidèles à la nouveauté que lui, Jésus, instaure et qu’ils auront, eux, les disciples, à transmettre. S’ouvrir au Royaume des Cieux doit ainsi aller jusque là : inventer un nouvel art de vivre, de nouveaux rapports entre les croyants, d’une autre nature que les rapports qu’ils connaissent dans les pratiques de la religion juive de leur époque. Jésus, en prenant distance d’avec les coutumes pharisiennes ainsi qu’avec celles des scribes, dresse le champ relationnel nouveau, champ à l’influence duquel nous avons à nous disposer si nous voulons entrer dans la nouveauté du Christ, ce champ qui animera l’Eglise et lui donnera de toujours retrouver sa fidélité.
C’est donc, en fait, un antagonisme global qui se déploie entre deux manières de vivre, de parler, d’échanger, d’agir... l’une tournée vers le paraître, l’autre vers l’être... La première nie l’être d’où il surgit en se substituant à lui, la chaire de Moïse est occupée, fermée. L’une met en avant la publication, le fait que l’action soit vue, l’autre se base sur le secret, l’intériorité en récusant le fait même de se faire appeler et reconnaître comme maître. Dans l’une, un système d’obligations pesantes est promu, dans l’autre chacun est en lien direct et personnel avec le Mystère de Dieu. Dans l’une, tout est hiérarchique, dans l’autre chacun est appelé à être frère de son prochain, chacun étant conduit par le seul et unique maître, le Christ...
« Les scribes et les Pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse ». La chaire de Moïse devait normalement être vide. Elle signifiait, par là, cette volonté pour le Peuple Juif de se livrer à la Parole reçue au-delà de ceux qui pouvaient la transmettre ou l’interpréter. Cette place vide renvoyait au surgissement toujours possible du prophète rappelant ponctuellement chacun à sa finalité. Les scribes et les pharisiens s’arrogent donc une position qu’ils n’ont aucun droit à occuper. Ils se coupent et coupent les autres du surgissement de la Parole de Dieu.
Cette notation faite par Jésus rappelle aussi le début de son propre discours sur la Montagne qui a commencé par la proclamation des béatitudes. Là, le Christ était lui aussi assis lors de son enseignement, tel un nouveau Moïse, certes mais à même le sol. Et, ensuite, il marchera avec ses disciples humblement, cherchant de tout son être à incarner ce qu’il a annoncé... L’enjeu est donc, pour nous, de laisser ou non un espace vide entre ce qui est dit et celui qui le dit. Espace qui donne à chacun de pouvoir faire silence, de pouvoir se situer lui-même, de pouvoir se déterminer.
« Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes » cette tendance à vouloir occuper les places signifient une incapacité à se tenir sur soi, dans le silence et la solitude, en intimité avec Celui qui nous fait vivre. Dès lors la tendance est grande de se récupérer dans une extériorité où chacun reçoit de l’autre son identité dans un charivari de salutations, de congratulations... Ce jeu à vrai dire est sans fin car livré à la seule appréciation externe. Manque l’ancrage sur une mission reçue dans le secret de son cœur qui reconnaît en l’autre un frère à aimer patiemment et à qui je m’adresse humblement.
« Vous êtes tous frères » Le nouveau rapport que propose Jésus est celui de fraternité. La fraternité naît à partir de la liberté de chacun, [qui doit se constituer, se déployer] ainsi que d’une manière commune de se rapporter justement aux autres [où chacun est à égalité, tourné qu’il est vers le devenir de sa propre liberté en relation avec le Père à la suite du Christ]. De cette conjonction entre la liberté et ce principe de relation avec l’autre, peut surgir la merveille de la reconnaissance, qui a pour nom : fraternité. « Je chemine avec toi vers Notre Seigneur... »
père Jean-Luc Fabre
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19 mars, portrait de St Joseph par Benoît XVI
Chers amis, aujourd'hui nous célébrons la fête solennelle de saint Joseph. Je remercie de tout cœur à ceux qui auront pour moi une intention dans leur prière, pour le jour de ma fête. Je vous demande de prier en particulier pour le voyage apostolique au Mexique et à Cuba, qui aura lieu à partir de vendredi prochain.
[...] Mon patron personnel et le patron de la sainte Eglise:
un humble saint,
qui a été rendu digne d'être le Gardien du Rédempteur.
Saint Matthieu caractérise saint Joseph par un mot:
«dikaios», de «dike»,
et dans la vision de l'Ancien Testament,
comme nous la trouvons par exemple dans le Psaume 1,
«juste» est l'homme
qui est plongé dans la Parole de Dieu,
qui vit dans la Parole de Dieu,
qui vit la Loi non comme un «joug»,
mais comme une «joie»,
qui vit — pourrions-nous dire — la Loi comme un «Evangile».
Saint Joseph était juste,
il était plongé dans la Parole de Dieu,
écrite, transmise à travers la sagesse de son peuple,
et c'est précisément de cette manière
qu'il était préparé et appelé
à connaître le Verbe incarné
— le Verbe venu parmi nous comme un homme —,
et prédestiné à garder,
à protéger ce Verbe incarné;
cela demeure sa mission pour toujours:
protéger la sainte Eglise et Notre Seigneur.
Nous nous confions en ce moment à sa protection,
nous prions pour qu'il nous aide dans notre humble service.
Allons de l'avant avec courage sous cette protection.
Nous sommes reconnaissants pour les humbles saints,
prions le Seigneur
afin qu'il nous rende nous aussi
humbles dans notre service et,
de cette manière, saints dans la compagnie des saints.
Benoît XVI,
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2011/march/documents/hf_ben-xvi_spe_20110319_esercizi-spirituali_fr.html
photo http://www.evangelium-vitae.org/medias/image/image/icone_Saint_Joseph_-_1.jpg
Mt 1, 16.18-21.24 Fête de St Joseph. St patron des pères de famille
Lectures de la messe : 19 mars
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1,16.18-21.24.
Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l'on appelle Christ (ou Messie).
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;
elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse
Pistes de réflexion :Le 19 mars, l'Eglise fête le plus grand saint après Marie (si l'on peut dire) : St Joseph. Dans le nouveau testament, on ne trouve aucune parole de Joseph. Son grand silence est impressionnant. Qu'a t-il fait en apprenant la conception de Jésus ? Sa première réaction, il voulait répudier Marie en secret : "19 Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.20 Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint. »
Après ce songe, Joseph a obéi à l'ange du Seigneur en allant chercher Marie et elle devint son épouse. C'était St Joseph qui a élevé, éduqué l'enfant Jésus. Le silence de Joseph a permis la réalisation du plan de Dieu pour les êtres humains. Joseph a couvert toute la partie de la vie cachée de Jésus, notamment Joseph lui a appris à travailler de ses mains (charpentier).
En Italie, St Joseph est le patron des pères de famille. Le rôle des pères n'est pas facile. Mettre les enfants au monde et leur donner de se développer, cela veut dire que le père commence une vie nouvelle. Il est appelé à collaborer avec Dieu au plan divin qui consiste à former de ses garçons et de ses filles, des enfants de Dieu. Cette nouvelle vie avec la paternité est assez exigeante. Plus l'enfant grandit, plus le père doit prendre du temps pour l'écouter et surtout il doit savoir s'effacer. Le père de famille doit user de son autorité. Cette autorité est nécessaire et importante dans l'éducation de l'enfant. Pour l’exercer justement et pleinement, le père de famille doit devenir humble. Accepter le devenir de l'enfant comme Dieu le veut, est souvent douloureux pour le père (et la mère aussi). Le grand silence de St Joseph est un appel aux pères de famille à prendre soin de leurs enfants mais il faut les rendre et laisser libres pour qu'ils puissent construire la vie à partir de leur appel intérieur.
En ce jour de fête, que St Joseph veille sur nous, qu'il nous donne une docilité à l'Esprit et surtout qu'il porte tous nos projets devant Dieu !
Inspiré par une homélie du père J.L. Fabre.
Prière d’ouverture du 19 mars, saint Joseph
Dieu tout-puissant, à l'aube des temps nouveaux, tu as confié à saint Joseph la garde des mystères du salut ; accorde maintenant à ton Église, toujours soutenue par sa prière, de veiller sur leur achèvement.
Aujourd’hui, comme une halte, sur notre chemin vers Pâques. Nous fêtons Saint Joseph. L’occasion pour nous de considérer le développé temporel du salut. Ce salut qui a commencé avec le « oui » de Marie mais aussi le « oui » de Joseph.
Lorsque Joseph a dit « oui », il a dit « oui » à ce qui advenait, et il s’est offert pour le protéger, le garder, lui donner les conditions extérieures de la croissance. Le bien est ainsi fait, qu’il ne peut se développer que par la participation de beaucoup. C’est un signe du bien…
C’est donc assez naturellement, que considérant le commencement du salut, nous soyons amenés à demander son aide, pour celle qui permet dans le monde entier, dans l’histoire entière que ce salut rejoigne chaque cœur et puisse là y éclore et se développer. L’Eglise.
Oui Seigneur nous te le demandons, aide ton Eglise à apporter les conditions extérieures au développement du salut en chaque cœur humain. Saint Joseph se joint à notre demande, que nous te redisons avec confiance et bonheur…
Dieu tout-puissant, à l'aube des temps nouveaux, tu as confié à saint Joseph la garde des mystères du salut ; accorde maintenant à ton Église, toujours soutenue par sa prière, de veiller sur leur achèvement.
père Jean-Luc Fabre
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http://seminairestjosephdebx.blogspot.fr/2012/03/homelie-sur-saint-joseph-19-mars-2012.html
Lc 16, 19-31 Lazare et le riche
Jésus disait cette parabole : « Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux.
Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies.
Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c'étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies.
Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi, et on l'enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare tout près de lui.
Alors il cria : 'Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l'eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. -
Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : Tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c'est ton tour de souffrir.
De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. '
Le riche répliqua : 'Eh bien ! père, je te prie d'envoyer Lazare dans la maison de mon père.
J'ai cinq frères : qu'il les avertisse pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture ! ’
Abraham lui dit : 'Ils ont Moïse et les Prophètes : qu'ils les écoutent ! ¦
Non, père Abraham, dit le riche, mais si quelqu'un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront. '
Abraham répondit : 'S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus. ' »
Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Pas de mentions de contexte, cette fois-ci non plus ; ce qui est visé dans ce(s) passage(s) d’évangile se trouve à l’intérieur des personnes, de ceux qui suivent Jésus dans sa montée vers Jérusalem, de ceux qui sont à ce point de la lecture de l’Evangile, dans leurs cœurs. Il s’agit pour chacun de sortir de son enfermement dans ses conditions de vie… La parabole propose un contexte pour éveiller en son auditoire un mouvement de liberté, une prise de position… Il faut donc pour la comprendre, lui laisser produire son fruit, suivre pas à pas ce que l’histoire racontée cherche à produire pour l’auditeur, le lecteur, il faut aller étape par étape, la laisser retentir progressivement pour que quelque chose s’éveille en chacun de nous…
La lecture de cette parabole donne l’impression d’une vie bloquée dans un fonctionnement rigide, dans une fatalité, celle de la richesse et celle de la pauvreté, fonctionnements qui enferment les uns et les autres, l’espace, qui cloue chacun à sa condition (le riche dans une belle maison pleine de festins, le pauvre à sa porte dans la misère), l’espace l’emporte sur le temps qui n’apparaît que sous la forme du quotidien, sans cesse repris. «Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux. Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies». Tout au plus peut-on noter quelques velléités chez Lazare «Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche» … Survient un événement : la Mort pour l’un puis l’autre. «Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi, et on l'enterra». Mais là aussi l’enfermement se poursuit à front renversé : le pauvre Lazare dans le sein d’Abraham et le riche dans la fournaise… Surgit alors une parole de demande, une ouverture, celle du riche envers Abraham, envers Lazare… Ouverture à laquelle Abraham répond par une réflexion de sagesse… renvoyant doucement le riche «mon enfant» à sa situation, «c’est à ton tour» : «Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : Tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c'est ton tour de souffrir» … d’autant plus qu’un abîme les sépare… L’histoire serait-elle donc complètement bouclée ? Une nouveauté peut-elle donc se manifester, tracer son chemin, relier ceux qui sont éloignés ? La suite de la parabole voit le riche renouveler sa demande mais non plus pour son bénéfice, mais pour celui de ses prochains proches… ses frères… Un dialogue alors s’établit vraiment avec une suite de questions et de réponses… Abraham conclut sur un point définitif, indépassable, de celui qui vient à nous en ayant traversé la mort… 'S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus. ' Ce point s’adresse à chacun, aux auditeurs de Jésus mais à nous aussi, à ce moment du récit évangélique… Ecouter vraiment demande d’agir en conséquence, sans cette attitude de vie en nous rien ne pourra advenir, … Nous nous retrouvons devant cet abîme à franchir… comme jadis à la synagogue de Nazareth au début de la vie apostolique de Jésus où, en ayant lu Isaïe, Jésus dit à ses auditeurs «Aujourd’hui pour vous cette parole s’accomplit...» Elle ne peut s’accomplir sans que les gens qui l’entendent se mettent en mouvement, se situent par rapport à ce qui vient d’être dit, Jésus lui a bougé mais eux ? La page évangélique nous l’a dit : ils ne le feront pas, et deviendront même furieux et homicides (Luc chapitre 4). De même, plus avant dans la bible, là où dans le mouvement liturgique des pèlerins qui entrent dans le Temple (Psaume 94) la parole liturgique laisse retentir cet appel éternel :«Aujourd’hui, écouterez vous sa parole ?». Passé, présent, avenir sont ainsi convoqués à cette écoute. Cet appel rejoint chacun : celui qui écrit le commentaire, celui qui le lit… Quelle place faisons-nous en nous à l’écoute vraie du Seigneur qui demande, pour le moins, la volonté de principe de bouger à partir de ce qui est dit. Nul n’écoute l’autre s’il ne l’écoute avec la perspective de bouger à partir de la parole de l’autre, de se laisser susciter par lui… «Parle Seigneur ton serviteur écoute !» «Qu’il m’advienne selon ta parole». Le Seigneur qui nous parle, qui convoque notre réponse est celui qui s’est manifesté auparavant et qui à partir de ses manifestations nous demande de prendre position… Si nous prenons ce chemin intérieur, alors nous quittons notre prison du temps présent, de ce qui semble s’imposer dans l’extérieur des choses à faire… alors nous devenons, alors nous entrons dans l’aventure de la foi… Pauvres, démunis mais libres.
Père Jean-Luc Fabre
6ème édition de la Nuit des Témoins : ils donnent leur vie pour le Christ, venez prier pour eux
6ème édition de la Nuit des Témoins : ils donnent leur vie pour le Christ, venez prier pour eux
La 6ème édition de la Nuit des Témoins aura lieu du lundi 24 au vendredi 28 mars 2014. Venez nombreux soutenir les chrétiens discriminés ou tués à cause de leur foi.
Quoi ?
Ces veillées de prière et de témoignages rendent hommage à ceux qui ont été tués parce qu’ils étaient des disciples du Christ.
Elles permettent aussi de porter ceux qui souffrent toujours et d’écouter leur témoignage.
Où et quand ?
- La Nuit des témoins à Strasbourg, église catholique de Saint-Pierre-le-Jeune, lundi 24 mars 2014, à 20h30. Avec Mgr Kratz.
- La Nuit des témoins à Bordeaux, cathédrale Saint-André, mardi 25 mars 2014, à 20h. Avec le cardinal Ricard.
- La Nuit des témoins à Marseille, basilique du Sacré-Coeur, mercredi 26 mars 2014, à 20h. Avec Mgr Pontier.
- La Nuit des témoins à Paris, cathédrale Notre-Dame, vendredi 28 mars 2014. Messe à 18h30. Veillée à 20h. Avec le cardinal Vingt-Trois.
Qui sont les grands témoins ?
En 2014, quatre grands témoins seront présents à Paris :
Sa Béatitude, Mgr Ibrahim Isaac Sidrak, Patriarche de l’Église catholique copte (Égypte)
Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, archevêque de Bangui (Centrafrique)
Mgr Amel Shamon Nona, archevêque de Mossoul (Irak)
Sœur Raghida Al Khouri, religieuse (Syrie)
Le Père Samer NASSIF, prêtre catholique de rite maronite (Liban)
Cliquez ici pour découvrir les grands témoins
A noter : Ils donneront leur témoignage à Notre-Dame de Paris le 28 mars 2014. Pour la Nuit des Témoins de Strasbourg, Bordeaux et Marseille les 24, 25 et 26 mars, nous entendrons Mgr Sidrak, Soeur Raghida, et le père Samer Nassif.
source http://www.aed-france.org/actualite/6eme-edition-de-la-nuit-des-temoins-ils-donnent-leur-vie-pour-le-christ-venez-prier-pour-eux/
Mt 21, 33-43.45-46 La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire
Vendredi (2ème semaine de Carême)
Ce que construire veut dire…
Quand les sages sont au bout de leur sagesse, il convient d'écouter les enfants. »
Georges Bernanos
« Qu'importe ma vie ! Je veux seulement qu'elle reste jusqu'au bout fidèle à l'enfant que je fus. »
Georges Bernanos
L’Appel à un nouvel être chez les autres ou en nous-mêmes…
Matthieu 21, 33-43.45-46
Jésus disait aux chefs des prêtres et aux pharisiens : « Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d'un domaine ; il planta une vigne, l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il la donna en fermage à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le moment de la vendange, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d'autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais ils furent traités de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : 'Ils respecteront mon fils.' Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : 'Voici l'héritier : allons-y ! Tuons-le, nous aurons l'héritage !' Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien, quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons, qui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N'avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit. » Les chefs des prêtres et les pharisiens, en entendant ces paraboles, avaient bien compris que Jésus parlait d'eux. Tout en cherchant à l'arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète.
Quel enseignement retiré de cette parabole, quelle nouvelle manière de voir, de se situer essaie-t-elle de nous faire percevoir ? Comment en retirer pour nos vies une profonde orientation… L’homme se dit être un « homo faber ». Il prend conscience de lui-même, du monde en faisant. Le langage se prend de notre action, nos phrases comportent un sujet, un verbe, un complément d’objet... Le risque est grand de penser que tout le réel coule à partir de là. Il y a pourtant, plus profond que cette logique de l’action ou du faire, une logique du devenir de l’être. Les deux se croisent, s’interpénètrent. La phrase en son développement entier est tendue vers sa réception globale, sa contemplation. Il n’y a pas de phrase sans un silence, une écoute de l’autre qui l’a suscitée[1]... Il y a une différence essentielle entre le vigneron et le fils, entre « celui qui fait » et « celui qui devient ». Prendre le chemin de celui qui devient nous sauve de l’enfermement en celui qui fait. Cette échappée nous est toujours offerte jusqu’à notre dernier jour. Heureux sommes-nous !
« Il planta une vigne » Voilà un espace qui est planté, finalisé de par la volonté agissante d’une liberté. Cet espace est en attente. Il est de lui-même orienté. Plus qu’une liberté froide, calculatrice, une intention chaude s’y cache. Ce qui est planté, c’est la Vigne. La vigne, c’est le raisin, dont on fait le vin, le vin qui réjouit le cœur de l’homme, le vin dans les verres avec lesquels on trinque entre amis et son timbre de cristal, les verres qu’on lève pour célébrer les moments, heureux et malheureux, de la vie qui se traversent et nous tournent vers notre devenir… Dès lors, tout le reste qui suit dans la parabole reçoit de là une coloration. Cet espace est celui de l’attente de la joie… et pour cela, chacun est, à sa mesure, appelé à contribuer, à préparer…
« 'Voici l'héritier : allons-y ! Tuons-le, nous aurons l'héritage !' » Cette phrase terrible explose le lien entre aujourd’hui et demain, entre la chose et la personne, entre la production et la promesse. La finalité est brisée, la promesse détruite, l’espace abandonné, déserté, déshumanisé. L’héritier est celui qui offrira le vin, le vin des noces, le vin de la fête, le vin du rassemblement de tous. Et il s’agit de le tuer, de tuer la possibilité du rassemblement de tous dans la joie. Tuer pour se fixer dans le moment présent, dans le moment de la production, du gain… Fable de notre société marchande… Le récit évangélique dit que la parabole se termine, que les auditeurs prennent la parole, outrés. Le Seigneur donne alors la bonne nouvelle, bonne nouvelle éternelle. Cette violence se révèle impuissante… Les vignerons ne sont que vignerons, leur pouvoir est limité. D’autres pourront prendre la place, pas n’importe quels autres, un « nouveau peuple[2] ». Pourquoi cela ?
« La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire » Voilà la forme qui nous sauve, nous sort de notre enfermement dans le faire. Un accepte d’être, que de n’être. Et par là, rejeté, il se révèle donner passage. En chacun, il réveille sa vraie dimension, de devenir… Le contempler détruit, en plus des pleurs, réveille en moi le goût véritable, celui de devenir « un parmi les autres ». Des énergies nouvelles surgissent, elles se prennent d’abord de ces questions…« Ce que j'ai fait pour le Christ, ce que je fais pour le Christ, ce que je dois faire pour le Christ » Exercices Spirituels n° 53. Et là pas de question, son être est plus que le faire, il sauve celui-là même qui le tue. Il réveille en lui le Fils qu’il est. Le chemin pour nous est simple, revenir à notre enfance véritable. Là où ne cesse de germer notre être…

Joseph Ratzinger, enfant
père Jean-Luc Fabre
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[1] Comment ne pas évoquer en ce jour notre pape Benoît XVI, qui nous a parlé, nous parle, dans ses mots et dans son silence. Les deux nous renvoient à notre liberté, à notre capacité à écouter jusqu’au bout…
[2] Nouveau peuple ce n’est pas tant le peuple chrétien après le peuple juif, non car les premiers chrétiens étaient juifs. Mais des personnes qui ont vécu la Transformation. L’expérience du pardon, de l’excès de Pâques et peuvent alors entrer dans la vraie action, dans le monde présent, la vraie action apostolique en sachant référer leur faire à la visée, le banquet, la fraternité universelle en Christ, à leur fondement, la reconnaissance de la filiation du Christ Jésus qui traverse la mort dans l’affirmation entière de son Père et de sa propre identité de Fils. Ils sont alors susceptibles, dans le monde entier disséminés, de proclamer la bonne nouvelle, goûtant, dès à présent, le vin des noces éternelles…
Rm 5, 1-2.5-8 Une porte ouverte vers le bonheur.
Nous retrouvons Paul, cet infatigable découvreur de la foi chrétienne. Il expérimente pleinement ce qui lui est, ce qui nous est donné. Il s’éprouve par la foi juste, en paix avec Dieu, inséré dans un monde nouveau, celui de la grâce. Dès lors son existence se trouve orientée vers la recherche d’une vision plus pleine de Dieu, d’une manifestation plus ample de la gloire de Dieu… Ce mouvement, ce don de lui-même, est supporté par l’inscription en lui de l’amour de Dieu agissant en son cœur.
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Cette porte c’est le don que le Christ a fait pour nous de lui-même, par Lui nous vivons…
(image : Fabio Benedetti-Valentini © Azurever.com)
Cette dynamique qu’il vit par le don qui lui est fait, qui le porte toujours plus avant, Paul n’a aussi de cesse de la reconnaitre comme provenant d’un don gratuit, celui du Christ. Alors il passe de ce qui lui est permis en ce monde de grâce, le « par » du don du Christ à ce qui a poussé le Christ au don « pour » nous. Si nous aimons « par » lui le Christ, c’est « pour » nous que lui le Christ, une fois dans le temps, s’est donné par amour. Nous pouvons laisser résonner ces deux particules.
Et là, Paul nous donne de contempler le mouvement qui habite le Christ, mouvement qui nous échappe mais qui provient de la merveilleuse et libre liberté de cet homme habité par le Verbe. Au sein de cette liberté humaine, le Verbe veut notre liberté, notre vie et nous les rend possibles, accessibles. Envers Lui naît cette reconnaissance, cette reconnaissance s’étend au Père, à l’Esprit. Ce mouvement contemplé nous entraine à notre tour…
Père Jean-Luc Fabre
Rm 5, 1-2.5-8 Frères, Dieu a fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a donné, par la foi, l'accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c'est d'espérer avoir part à la gloire de Dieu. Et l'espérance ne trompe pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.
Alors que nous n'étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que nous étions. — Accepter de mourir pour un homme juste, c'est déjà difficile ; peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c'est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.
Luc 15,1-3.11-32. La tendresse de Dieu le Père
Samedi, 2ème semaine du temps de Carême (les lectures)
Nous sommes à ce moment du carême où l’Eglise nous aide à considérer notre péché, ce qui nous éloigne de l’amour de Dieu, des autres et de nous-mêmes. Pour cela, elle fait appel à la pédagogie du Seigneur, les paraboles qui sont là pour aider chacun à travers l’histoire racontée à découvrir ses propres manques, ses limites, ses refus... Les paraboles se succèdent donc. Depuis jeudi dans la liturgie de la messe, nous avons entendu la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare, puis celle des vignerons homicides et aujourd’hui c’est celle de l’enfant prodigue.
Au prime abord, cette parabole nous montre l’incompréhension du grand frère face aux comportements du père. Nous nous retrouvons facilement dans le raisonnement de celui-là. Nous réclamons justice selon nos pensées, selon nos points de vue. Et souvent il ne nous est pas facile d’adhérer à l’amour sans limite du Père. Pourquoi ?
Premièrement, hélas ! Nous sommes des « juges. » : « Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ! »( (Lc 6:4)
Deuxièmement, l’image sociale du père n'est plus positive, n’est plus porteuse. La nature de l’être humain est toujours pareille depuis que nous avons du quitter le jardin d’Eden. Mais, la société évolue, la mentalité, les mœurs changent, les gens osent dévoiler le mal sournois qui ronge les relations interpersonnelles (pédophilie), et aussi familiales entre les parents et les enfants (abus sexuel, inceste …). En plus, les moyens de communication sont performants et parfois l’information se diffuse trop rapide et incontrôlable. Du coup, il n’est pas facile de parler simplement de l’amour du Père. L'image d'un père idéal est déformée voire inexistante.
Aussi lire les écritures saintes, baigner en elles est nécessaire et important pour vivre de notre foi chrétienne. Elles font antidote. Car à travers des siècles et des siècles avant Jésus Christ, il y a eu des gens qui ont parlé de Dieu. Avec leurs mots, ils ont cherché à exprimer comment était Dieu à travers la manière dont il se manifestait à eux. Le prophète Esaïe a dit ceci pour parler de Dieu : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t'oublierai pas. »(Is 49:15). Et Jérémie : "Avant même de te former au ventre maternel, je t'ai connu" (Jr 1, 5a), Et Miché dans la 1ère lecture nous révèle la bonté de Dieu : « Tu enlèves le péché, tu pardonnes sa révolte au reste de ton peuple, tu ne t'obstines pas dans ta colère, mais tu prends plaisir à faire grâce. » (Mi 7, 18) et ce n’est pas fini, car : « De nouveau tu nous montres ta tendresse, tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! »(Mi 7, 19). Oh ! Quelle tendresse de Dieu ! Quel amour de Dieu !
Et cet amour immense est repris par le dire du père dans la parabole de l’enfant prodigue. « Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. »(Lc 15, 22-23). La joie d'un père qui retrouve son enfant perdu. Pour répondre aux reproches du fils aîné, le Père a vraiment une parole très douce : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. »(Lc 15, 31)
Le problème de ces deux fils est fréquent dans nos familles, dans notre société. Nous sommes tantôt le grand frère, tantôt le petit.
Seigneur Jésus, tu utilises les paraboles pour nous enseigner.
Tout ce qui est à toi, est aussi à nous.
Ton Père est aussi le nôtre.
Et toi, Dieu le Père du ciel, tu nous connais bien,
Aïe pitié de nous !
Pardonne-nous tous nos péchés !
Montre-nous nos erreurs !
Donne-nous la grâce pour pouvoir nous pardonner mutuellement,
pour découvrir ton amour agissant !
Aide-nous à comprendre vraiment ce qu’est la vérité, ce qu’est la justice et l’amour !
Pour que nous criions vers toi : Père, viens à notre secours !
et que nous sachions nous jeter dans tes bras afin de recevoir ton pardon !
Que nous devenions des êtres nouveaux !
Que ta miséricorde nous saisisse !
Amen
Jardinier de Dieu
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JESUS CHASSE LES MARCHANDS du TEMPLE
Prière d'ouverture du 3ème dimanche de Carême
Dimanche 23/03/14
Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ; écoute l’aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes, patiemment, relève-nous avec amour.
Nous avançons. Et dans cette avancée tout change, tout bouge. Nous prenons autrement conscience de qui nous sommes, de qui Tu es. Nous faisons, nous refaisons l’expérience que Tu es hors de notre prise mais que Tu Te donnes à nous, de manière gratuite, avec une infinie richesse. L’image qui nous vient est celle de la source, la source qui ne cesse de couler d’elle-même. Et nous réalisons que cette source est de bonté, Tu es bon, Tu es généreux, Tu es la Miséricorde, rien ne T’empêche de continuer à couler avec la même bonté… C’est cela qui te caractérise, Tu as donné, Tu donnes et Tu donneras… Et nous sommes touchés par ce don, nous le recevons comme précieux, gratuit, comme invitation libre à aller, à retourner vers Toi. Nous recevons Ta bonté et Ta Parole, Ton amour et Ta vérité… Nous avons foi en Toi d’une manière de plus en plus radicale…
Nous nous sentons plus intimes avec Toi. Nous avons commencé à discerner par nos efforts combien nous nous étions enfermés en nous, en des choses qui ne sont pas la vie véritable… Nous sommes heureux de pouvoir Te parler vraiment, de sortir de nous , et de respirer ton air. A partir de ceux que nous sommes, à partir de notre situation, nous allons à Toi, parce que nous savons que Tu es bon, que Tu ne cesses de donner et que nous voulons recevoir de Toi et Te retrouver pour Te connaître, pour entrer dans ce merveilleux projet qui est le Tien et que Tu offres à nous et à nos frères…
Nous savons où nous sommes, nous savons qui Tu es et nous Te le demandons : viens à notre secours, suscite en nous les énergies pour aller à Toi, pour nous changer, pour nous tourner vers Toi. Nous sommes si heureux de nous savoir en chemin vers Toi… Nous nous livrons à Ton action, nous voulons que Ton pardon, que le redressement que Tu nous offres pénètrent profondément en nous, qu’ils induisent en nous la force d’aimer vraiment, que cette force coule en nous aussi… cette force qui est la Tienne et que nous recevons bien comme étant la tienne, en pleine confiance, en pleine ouverture, nous nous abandonnons à Toi…
Alors nous sommes heureux de Te le redire, encore et encore… Nous sommes heureux de rentrer en conversation avec Toi…
Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ; écoute l’aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes, patiemment, relève-nous avec amour.
père Jean-Luc Fabre
Merci aux auteurs des photos
Se relever, se redresser (les textes du 3e dimanche de Carême, 23 mars 2014)
Père Jean-Luc Fabre
En Italie, une religieuse enflamme « The Voice »
Sœur Cristina Scuccia, jeune religieuse Ursuline de 25 ans, a enflammé mercredi 19 mars la scène de l’émission italienne The Voice avec une reprise énergique de No One, l’un des plus gros succès de la chanteuse américaine Alicia Keys.
Voile bleu et tweet du Vatican
Les yeux fermés, esquissant quelques pas de danse, la jeune religieuse d’origine sicilienne a commencé à chanter sans que le jury ne puisse la voir ; le concept de l’émission est que les juges se retournent vers la scène s’ils aiment la musique. Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir que la voix parfaitement modulée qu’ils entendaient était celle d’une religieuse, habillée d’un voile bleu marine et de l’habit de sa congrégation.
Sœur Cristina a enthousiasmé le public et le jury de l’émission, suscitant des réactions en chaine dans la presse internationale et jusqu’au Vatican. Sa voix pop est parvenue aux oreilles du cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture. Dans un tweet envoyé jeudi 20 mars, utilisant le hashtag « #suorcristina » (« Sœur Cristina »), le cardinal emprunte quelques mots à la première lettre de saint Pierre : « Chacun de vous devrait utiliser les dons qu’il a reçus pour servir les autres (1 Pierre 4 :10) ».
Source http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/En-Italie-une-religieuse-enflamme-The-Voice-2014-03-21-1123901
Prière universelle du 30 mars 2014, 4e dimanche de carême, année A
Ce dimanche, la liturgie nous fait entendre la joie, celle de l’aveugle-né qu’il a à recouvrer la vue, mais aussi celle qu’il a à témoigner de sa guérison. Dans cette joie, nous confions à Dieu les désirs et les demandes de nos frères et sœurs ainsi que ce qui nous tracasse dans notre quotidien :
R:/Dieu de Lumière et de Paix, éclaire notre conscience, enseigne-nous la vérité !
Va te laver à la piscine de Siloé (Jn 9, 7)
Seigneur, cette phrase nous fait penser au sacrement du baptême : nous prions encore et encore pour les catéchumènes, notamment ceux qui seront baptisés au moment de Pâques ; que l’Esprit Saint rende docile à ta parole ceux qui sont en quête du sens de leur vie ! Que la sagesse humaine soit éclairée et guidée par la lumière de la foi en ton Fils sur tous les chemins du service de l’être humain ! R/
Prends une corne que tu rempliras d'huile, et pars ! (1S 16, 1b)
Seigneur, tu désires sans cesse éclairer les chemins de tes enfants, pense à ton Eglise sur terre : qu’elle se laisse orienter, mener docilement par ton Esprit dans sa mission d’être lumière dans notre monde et signe d’unité pour l’humanité ! Que la torche de lumière tenue par l’Eglise puisse rendre espoir aux cœurs désespérés et abimés par l’injustice ! R/
Si je passe un ravin de ténèbres, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure. [Ps 23(22), 4]
Seigneur, que chaque citoyen ait conscience de son droit et de son devoir de voter ! Que chaque baptisé se sente concerné par la politique ! Quant aux chrétiens qui s‘y engagent, que ton Esprit leur donne vigueur pour faire preuve de responsabilité et de dévouement envers le bien commun ! R/
Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera. (Ep 5, 14b)
Seigneur, que cette communauté dominicale ne s’endorme pas dans ses habitudes communautaires ! Que chaque membre ait un vrai souci de la manière d’accueillir les frères et les sœurs nouvellement arrivés ! Que chacun puisse dire aux autres à quelle nuit Dieu l’arrache pour l’amener à la lumière ! Tant que nous sommes encore sur cette terre, augmente en nous la foi afin que le Fils de l’homme soit la boussole de nos vies !
Seigneur, tu es la lumière du monde, reçois nos prières. Comme tu rendis la vue à l’aveugle, aide-nous à sortir de nos misères enténébrées, que notre chemin vers Pâques soit plein de la joie d’être sauvés et de la lumière de ton Fils, le Christ, notre Seigneur, qui vit avec toi et l’Esprit Saint, maintenant et à jamais. Amen.
Jardinier de Dieu
Lc 4, 24-30 Le Carême conduit à la résurrection du baptême
Lundi (3ème semaine de Carême)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 4,24-30.
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclarait : " Amen, je vous le dis, aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays.
En toute vérité, je vous le déclare : Au temps du prophète Élie, lorsque la sécheresse et la famine ont sévi pendant trois ans et demi, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles, mais bien à une veuve étrangère, de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.
Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; pourtant aucun d'eux n'a été purifié, mais bien Naaman, un Syrien. »
A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.
Naaman était Syrien, il avait la lèpre et ne pouvait être purifié par personne. Alors une jeune captive dit qu'il y avait un prophète en Israël qui pourrait le purifier du fléau de la lèpre... Apprends maintenant qui est cette jeune fille d'entre les captifs : la jeune assemblée d'entre les nations, c'est-à-dire l'Église du Seigneur, humiliée auparavant par la captivité du péché, alors qu'elle ne possédait pas encore la liberté de la grâce. C'est à son conseil que ce vain peuple des nations a écouté la parole des prophètes dont il avait douté longtemps. Ensuite, dès qu'il a cru qu'il fallait obéir, il a été lavé de toute l'infection de ses méfaits. Naaman avait douté avant d'être guéri ; toi, tu es déjà guéri, c'est pourquoi tu ne dois pas douter.
C'est pour cela qu'on t'a déjà dit de ne pas croire seulement ce que tu voyais en t'approchant du baptistère, de peur que tu ne dises : « C'est là ' le grand mystère que l'œil n'a pas vu ni l'oreille entendu et qui n'est pas monté au cœur de l'homme ' ? (1Co 2,9) Je vois de l'eau, que je voyais tous les jours ; peuvent-elles me purifier, ces eaux dans lesquelles je suis souvent descendu sans être jamais purifié ? » Apprends par là que l'eau ne purifie pas sans l'Esprit. C'est pour cela que tu as lu que « trois témoins au baptême ne font qu'un : l'eau, le sang et l'Esprit » (1Jn 5,7-8). Car si tu en retires un, il n'y a plus de sacrement du baptême. En effet, qu'est-ce que l'eau sans la croix du Christ ? Un élément ordinaire sans aucun effet sacramentel. Et de même, sans eau il n'y a pas de mystère de la régénération. « A moins d'être né de nouveau de l'eau et de l'Esprit, on ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3,5). Le catéchumène croit en la croix du Seigneur Jésus dont il est marqué ; mais s'il n'a pas été baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, il ne peut pas recevoir la rémission de ses péchés ni puiser le don de la grâce spirituelle.
Donc ce Syrien s'est plongé sept fois dans la Loi ; toi, tu as été baptisé au nom de la Trinité. Tu as confessé le Père..., tu as confessé le Fils, tu as confessé l'Esprit Saint... Tu es mort au monde et ressuscité pour Dieu et, en quelque sorte, enseveli en même temps dans cet élément du monde ; mort au péché, tu es ressuscité pour la vie éternelle (Rm 6,4).
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église - Les Mystères, § 16-21 (trad. SC 25, p. 112)
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